ENFANT & ADOLESCENT à HAUT POTENTIEL

,Portant un regard différent sur le monde, très vite, au cours de son enfance, il éprouve le sentiment d’être différent. A la recherche de repères identificatoires, il est vital pour lui d’être reconnu dans son identité, c’est-à-dire, avant tout pour ce qu’il est, non pour ce qu’il fait…

Ecriture de l’enfant et de l’adolescent à haut potentiel

La maîtrise de l’écriture s’acquiert sur plusieurs années, demande de l’entraînement, des exercices de calligraphie, de la persévérance.  Bref, « ça » ne vient pas tout seul, ce qui est frustrant pour des enfants qui ont parfois pris l’habitude de fournir peu d’efforts au cours de leurs premiers apprentissages…

L’enfant HP aborde l’écriture de façon globale, sous la forme « d’image-mot » plutôt que sous celle « d’image-lettre » qui privilégie le détail. C’est dire la difficulté de différencier chaque lettre, alors que le mot apparaît en premier dans son entièreté ! La pensée divergente, l’arborescence, la hauteur et largeur de vue, tous ces facteurs contribuent à détourner l’écolier de l’apprentissage de l’écriture pour lequel, il faut en plus, tenir compte du facteur psychomoteur et affectif…

L’enfant et l’adolescent HP présentent pour la grande majorité, des troubles dysgraphiques…

1) Hypersensible, à ne pas confondre avec de la sensiblerie, l’enfant HP ressent les choses dans un état de fébrilité quasi permanent.  L’affectivité, moteur de ses actions qui lui fait percevoir les choses où tout est amplifié se manifeste sur le plan émotionnel, sensoriel, imaginatif, psychomoteur et intellectuel.

1 : Garçon, 8 ans et demi :
émotivité très visible dans ce graphisme chahuté ;
la chaleur affective est bien présente dans le trait velouté.

2) L’hyper-réactivité aux stimuli sensoriels appelée aussi hyperesthésie se manifeste au niveau des cinq sens. Suralimentés d’informations, leur intégration est affectée par la difficulté à faire le tri, ce qui rend la tâche compliquée mais surtout éreintante pour l’enfant qui a du mal à se focaliser sur une information à la fois, entraînant une suractivité cérébrale.

 

2 : Certains mots sont illisibles chez cet adolescent
dont la pensée « bouillonne » d’idées créatives,
rendant la relecture parfois impossible, même pour le scripteur.

3) Véritable éponge émotionnelle et sensorielle, l’enfant HP absorbe les ambiances et l’atmosphère d’un lieu ; tout est ressenti en profondeur.

 

3 : Tempérament émotif au bord de ‘l’implosion’,
visible dans le graphisme chahuté, perturbé, enchevêtré. Cet emprisonnement se confirme
avec le mot « libérer » écrit en grand,
projection des remous internes dans lesquels se trouve ce jeune garçon.

4) Sensible à la beauté, le monde du vivant l’émerveille, son émotivité à fleur de peau peut le faire pleurer à la vue d’un papillon ou devant une fleur …  

4 : le graphisme tout en sensibilité révèle une belle imagination
chez cet enfant de 8 ans qui présente en outre un tracé sans fautes, après relecture…

5) Plein d’énergie et de vitalité, l’enfant hyperactif, aura vite fait d’épuiser son entourage si celui-ci est déjà fragilisé par un rythme de vie survolté.

5 : enfant « débordant » difficile à contenir, qui parvient cependant à canaliser son énergie dans des activités sportives et sociales.

Le fonctionnement cognitif de l’enfant HP :

– Le fonctionnement cérébral du HP est en décalage avec le système scolaire actuel, ne correspond pas aux méthodes pédagogiques, principalement analytiques et séquentielles et ne lui permet pas d’utiliser toutes ses possibilités axées sur une approche globale, simultanée et créative. Devenant « dyslexié », l’élève s’ennuie car il ne peut utiliser ses potentialités bien plus larges et plus étendues.

Ce nouveau fonctionnement cérébral s’inscrit dans un processus naturel de l’évolution et invite l’école à s’y adapter…

– Parmi ses spécificités fonctionnelles, on note une pensée en arborescence, mode de pensée qui n’est pas linéaire comme les idées qui s’enchaînent chronologiquement, selon un déroulement logique, étape par étape pour arriver à une solution.

L’élève arborescent se perd souvent dans le méandre de ses pensées, se pose des questions en permanence, est souvent en proie au doute.  A l’école, ce type de fonctionnement éloigne l’élève de la consigne initiale et conduit à des réponses hors-sujet par rapport à ce qui lui est demandé.

Le graphisme entremêlé de ce petit garçon de 6 ans, d’une curiosité exceptionnelle, et dont le tempérament hyperactif est incompatible avec le fait de rester assis, en position statique sur son banc pendant plus de 15 minutes, traduit une pensée arborescente merveilleusement illustrée par son Test de l’Arbre (Charles Koch et Renée Stora).  En effet, son dessin met l’accent sur le foisonnement d’idées qui l’assaillent de toute part, représenté par les branches qui fusent dans tous les sens, le dispersant et le déconcentrant et pour lequel l’enfant commente : « il a trop de branches, il aimerait en avoir moins » …

– La pensée divergente ou pensée latérale découle du processus de l’arborescence.  Grâce à ce processus lié à l’arborescence, on parvient à plusieurs solutions pour le même problème.

Si en situation :

  1. a) 1 et 1 = 2
  2. b) 1 et 1 = 1
  3. c) 1 et 1 = 3

Les trois réponses sont exactes, à savoir que pour a) tout le monde sera d’accord ; pour b) il s’agit de l’homme et de la femme qui forment un couple, une unité ; c) maman et papa ont engendré une troisième personne…. (Plus si c’est le cas pour des jumeaux, de triplés etc.) ! Sollicité par plusieurs informations simultanément, l’élève peut être sujet à la dispersion, la rêverie, la distraction…

– Cette ouverture du champ de conscience ou champ large, dépeint une pensée créative par excellence. Elle permet de trouver plusieurs solutions par soi-même (EUREKA !) et participe à l’élargissement de la vision du monde. Cette capacité de faire des connexions et d’établir des liens entre des choses qui n’en ont pas à première vue, suppose que l’on se décentre, que l’on reste moins braqué sur une solution, occasionnant par là même, des troubles de l’attention et de la concentration.

Par opposition, la pensée convergente ou champ étroit relève de la pensée séquentielle, linéaire ou chaque mot succède à un autre.  Elle nécessite de parvenir à une réponse précise, à sens unique.  La plupart des tests d’intelligence sollicitent un type de pensée convergente où la conclusion doit être exacte et unique, comme pour les interros et les examens à l’école.

– La hauteur et la largeur de vue : c’est le recul que l’on prend par rapport aux choses, aux événements. C’est avoir des valeurs morales, de l’envergure, de l’indulgence et participer à l’élargissement de la vision du monde.

Imaginons que nous soyons assis au pied d’un arbre, observant un paysage.  Notre champ de vision sera limité, car on verra peu de choses mais dans le détail. Si nous grimpons au sommet de l’arbre, nous verrons ce paysage de façon globale, parfois avec une envergure de 360° !

Deux profils de haut potentiel :

Une étude a été réalisée au CERMEP (centre d’imagerie du Vivant) de Lyon sur l’anatomie et les spécificités fonctionnelles du cerveau de l’enfant dit à haut potentiel.  L’IRM (imagerie par résonance magnétique) a permis de constater que ce dernier présente une connectivité cérébrale plus importante dans de multiples régions comme le corps calleux ; qu’il fait travailler des réseaux neuronaux plus étendus, activant davantage de zones du cortex. Notamment, le lobe frontal (fonctions exécutives les plus élaborées) et le lobe pariétal (traitement des informations sensorielles) qui sont activés de manière plus prononcée dans les deux hémisphères du cerveau. Cet aspect de l’intelligence a été appelé : « philo cognition ».

Deux profils de « Philo cognition » bien différenciés ont été mis en évidence : le philo-complexe et le philo-laminaire. Fanny Nusbaum (15).

Le philo-complexe présenterait des capacités hétérogènes et multidirectionnelles au niveau cognitif, relationnel et psychomoteur, rendant le sujet plus enclin aux difficultés d’apprentissage « DYS ». Sa curiosité d’esprit est principalement orientée vers les questions d’ordre philosophique.  La créativité, son moteur, est issue de son imagination foisonnante et d’une forte émotivité. Le philo-complexe aime apprendre mais en dehors de l’école qui fonctionne trop sur un mode reproductif. Se sentant souvent incompris, ne comprenant pas les autres non plus malgré l’intérêt qu’il leur porte, il attire la sympathie ou agace.

Le philo-laminaire aurait des capacités plus homogènes, plutôt unidirectionnelles. Mieux adapté à l’école ou y étant sur-adapté, il répond à ce qu’on attend de lui.  Il paraît plus rigide mais a une grande flexibilité mentale. Plus performant, il utilise aussi bien le traitement séquentiel et le traitement simultané, avec toutefois une préférence pour le simultané. Plus pondéré, le philo-laminaire prendra moins de risques par besoin de sécurité, il n’aime pas l’imprévu.  Écoutant moins ses besoins, il est sujet au surmenage, à la somatisation, au « burn-out » et peut être enclin aux addictions.

ENFANT OPPOSANT

Ecriture de l’enfant opposant

Généralement, le graphisme comprend des angles, une pression forte, une accentuation acérée, dirigée vers soi ou vers les autres, des traits lancés, des lettres à rebours, parfois un renversement….

Du haut de ses 8 ans, ce garçon doué à l’école, affiche un tempérament affirmé et un caractère très autoritaire.  Peu enclin aux concessions, il cherche à diriger son petit monde à la baguette, mais comme il ne l’a pas magique, ses élans combatifs se retournent souvent contre lui… !

A noter, la signature embrochée et la finale du paraphe au trait appuyé et acéré.

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